Ce reportage me tenait particulièrement à cœur, alors que le pays entrait dans son 11e mois de guerre. Avec en toile de fond, un danger omniprésent : des frappes de drones ou de missiles russes à répétition depuis le 10 octobre 2022.
Pour certain•es, maintenir un semblant de vie « normale » est devenu primordial pour ne pas se noyer dans la réalité de la guerre.
Avec Luke Shrago et Daryna Viter, nous avons suivi deux habitants de Kyiv qui tentent, coûte que coûte, de préserver leurs passions malgré les coupures de courant à répétition.
Pour le Nouvel An, nous avons passé une partie du réveillon avec Alina et ses deux jeunes enfants, sans leur papa, mobilisé depuis mars. Une famille éclatée au cœur de la guerre, sans aucune volonté de fêter le passage en 2023 tant que les bombes continueront de pleuvoir.
Juste après les avoir laissés, tous les trois ont passé la nuit dans le couloir de leur immeuble, par terre, en attendant qu’une énième attaque aérienne cesse et tandis que le système de défense anti-aérien ukrainien faisait son travail dans un bruit d’explosions traumatisant encore un peu plus une population déjà acculée.
Au lendemain de ce tournage, elle a expliqué à Daryna Viter (la journaliste qui travaille à nos côtés) qu’elle allait changer de quartier et s’éloigner davantage du centre-ville de Kyiv, en espérant y être plus tranquille.
Vœu pieux
Reportage écrit et réalisé avec Luke Shrago et Daryna Viter
Voici un sujet que nous avions vraiment envie de faire avec ma collègue Catherine Norris-Trent
En mars, elle s’était rendue à Saltivka, quartier de Kharkiv bombardé nuit et jour. Avec Roméo Langlois et Achraf Abid, ils y avaient rencontré Ludmyla et Sanya, les rares habitants à être restés malgré tout.
Nous sommes allées les retrouver, 7 mois plus tard, pour prendre de leurs nouvelles, alors que les forces russes ont été repoussées de la région éponyme en septembre dernier.
C’était à la fois infiniment triste et infiniment joyeux.
Le reportage est à retrouver ci-dessous
Reportage écrit et réalisé avec Catherine Norris-Trent et Yurii Shyvala
Images : Mélina Huet (octobre 2022) et Roméo Langlois (mars 2022)
Last Friday, I was a guest on The World this week, hosted by Mark Owen on France 24 (English). We talked about Kherson, of course, as Ukraine’s forces continue to gain ground in territory occupied by Russia, but we also discussed whether Rishi Sunak was ready (I had to talk about how Boris Johnson is a star in Ukraine)and I pitched in when we came to mention Brazil’s elections.
De retour d’Ukraine, j’ai été reçue sur le plateau de Damien Coquet, pour évoquer ces mères courage, rencontrées à Izioum, dans le Nord-Est ukrainien, mais aussi évoquer l’humour de la population face aux épreuves (la politesse du désespoir?) ou encore la difficulté à couvrir une guerre sur un territoire de plus de 600 000 km².
Alors que la contre-offensive ukrainienne se poursuit dans le sud de l’Ukraine, nous nous sommes rendu·es dans la région de Kherson. Dans le village de Mykhaïlivka, repris aux troupes russes début octobre, nous y avons rencontré des habitants qui leur ont fait le récit de sept mois de solidarité et de débrouillardise pendant l’occupation.
Rendez-vous aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine, dans un village situé au cœur du Donbass et repris par les troupes ukrainiennes à la mi-septembre. Pendant près de 100 jours, les forces russes ont occupé Sviatohirsk.
Les habitants nous ont confié que certains locaux avaient accueilli favorablement l’arrivée des troupes russes, dans cette communauté connue pour ses liens culturels forts avec la Russie et où les loyautés diffèrent.
Reportage réalisé avec Catherine Norris Trent et Raïd Abu Zaideh
À Izioum, pendant cinq mois, des familles ukrainiennes avec des enfants en bas âge ont survécu à l’occupation russe, aux bombardements, et au manque de nourriture. Reportage de nos envoyés spéciaux Mélina Huet, Catherine Norris-Trent et Raïd Abu-Zaideh.
La jeune famille de Margarita a survécu plus de cinq mois sous l’occupation russe, dans cette ville d’Izioum longtemps située sur la ligne de front. Sa maison a été touchée à trois reprises : d’abord par l’explosion d’un char, puis par des tirs d’artillerie, et enfin par une bombe à fragmentation tombée dans le jardin. Margarita demandait aux soldats russes de lui donner des provisions pour nourrir sa famille, mais il n’y avait rien d’adapté à un nourrisson…
Antonina, mère de trois enfants, n’a pas pu fuir non plus à l’arrivée des Russes, alors enceinte de 7 mois. Elle rêve aujourd’hui de se réfugier en Allemagne, pour offrir un répit à ses enfants, dans l’espoir de revenir ensuite. « Nos écoles et nos jardins d’enfants sont complètement détruits, et il n’y a pas de soins médicaux appropriés, explique-t-elle. Je veux vivre, pas seulement survivre. »
Ecriture, images et montage : Mélina Huet
Fixeurs : Yuri Shyvala, Denis Denisov
Collègues sur le terrain : Catherine Norris Trent (chapine anglophone), Raïd Abu Zaideh (chaîne arabophone)
Au lendemain de frappes massives sur plusieurs villes ukrainiennes, les forces russes ont poursuivi les tirs contre leur voisin mardi, visant notamment des installations énergétiques.
9 octobre 2022 – Les forces ukrainiennes tentent de capitaliser les gains rapides enregistrés récemment dans l’Est et le Sud.
A Kherson, au Donbass et à Kharkiv dans le Nord-Est, des opérateurs de drones jouent un rôle vital sur le champ de bataille, cherchant et détruisant les positions d’artillerie russes. Nous sommes allé·es à la rencontre d’un bataillon de soldats dronistes ukrainiens appartenant à la Garde nationale.
Aux lendemains de l’invasion russe, des dizaines de milliers de femmes se sont engagées dans l’armée ukrainienne. Ce contingent de soldates est très respecté dans le pays et pleinement intégré aux forces militaires. Mais les moyens matériels ne leur sont pas toujours adaptés. A l’approche de la fête nationale, une association, Zemlyachki, lance une campagne pour lever des fonds afin d’acquérir les équipements appropriés.
En mars, aux premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, les troupes russes ont commis des atrocités dans les petites villes situées juste au nord de Kiev.
À Boutcha, on estime qu’elles ont massacré 458 civils et prisonniers de guerre, dont au moins cinquante n’ont pas encore été identifiés. Des mois après le retrait russe, des dizaines de corps quittent enfin les morgues alentour pour être inhumés dans le cimetière de la ville, alors que les recherches se poursuivent pour déterminer qui ils sont.
Ecriture, images, montage : Mélina Huet
Reportage réalisé avec mes collègues de la chaîne anglophone (Rob Parsons) et arabophone (Raïd Abu Zaideh)