Eskom, en charge des besoins en électricité de l’Afrique du sud, a entamé un colossal projet énergétique prévoyant la mise en place d’un « CSP Plant » : un champ utilisant l’énergie solaire concentrée pour assurer les besoins du pays en électricité, grandissant de façon exponentielle.
L’Afrique du Sud se tourne vers une nouvelle forme d’énergie pour répondre à la demande croissante en électricité
Eskom génère environ 95% de l’électricité consommée en Afrique du Sud et approximativement 45% de celle d’Afrique en totalité. Dans un effort de réponse à la demande globale d’électricité, le groupe s’est embarqué il y a déjà quelques mois dans une entreprise coûteuse : un programme massif de 385 milliards de Rands sur cinq ans jusqu’à 2013.
Processus de production en énergie d’une CSP
Afin d’explorer des options de nouvelle génération, mais aussi de trouver des solutions qui peuvent contribuer à la rencontre d’une demande d’électricité croissante et d’un effort nécessaire d’utilisation de ressources énergétiques durables, Eskom estime faisable la construction d’un champ CSP (Concentrating Solar Power) estimé à environ 100 mégawatts (MW).
Le projet se concentre essentiellement sur trois points : éligibilité environnementale, faisabilité technique et compétitivité commerciale. Ce projet de centrale solaire aurait pour objectif d’atteindre 5 gigawatts (GW) d’ici la fin de la prochaine décennie, ce qui permettrait d’assurer un dixième des besoins énergétiques sud-africains.
L’héliostat : un ami qui vous veut du bien
Afin de répondre efficacement et sur le long terme à une demande en électricité qui augmente de 3% par an, le projet prévoit l’utilisation d’un dispositif géant utilisant principalement l’héliostat (du grec helios, soleil). Ce dispositif au nom un peu étrange cache un concept pourtant simple : il permet de suivre la course du soleil, à la manière d’un tournesol. Des miroirs géants répartis sur une surface suffisamment grande et ensoleillée permettent ainsi d’orienter toute la journée les rayons du soleil vers une petite surface fixe.
Perfectionné de nombreuses fois, notamment par le physicien français Jean Thiébault Silbermann, ce dispositif est actuellement utilisé dans l’hexagone via la centrale solaire Thémis qui, après avoir fonctionné de 1983 à 1986, fait l’objet d’une nouvelle expérimentation depuis 2008.
Le gouvernement sud-Africain espère ainsi que ce gigantesque parc solaire permettra de réduire les émissions de carbone du pays, encore dépendant à 90% de centrales

Radiations solaires annuelles en Afrique du Sud électriques au charbon.
Le Cap Nord comme échiquier et le soleil comme pièce maîtresse
La province du Cap Nord fait en effet partie des régions les plus ensoleillées au monde. Dans la phase initiale du projet, un parc de 100 MW serait construit sur 9.000 hectares de terres appartenant à l’Etat dans l’Uptington, qui auraient déjà été réservées. D’autres sites sont également à l’étude pour ériger le futur parc solaire.
Mélina Huet – publié sur www.lepetitjournal.com/johannesbourg – le vendredi 26 Novembre 2010