ZA Difference est un nouveau magazine mensuel et national dont le premier numéro est paru ce Mercredi. Publication conçue et créée par une mère célibataire, Theresa Müller, qui est l’éditeur en chef de la publication mais aussi la PDG de ZA Group, une agence en marketing, communication et publicité située à Johannesburg. Retour avec elle sur un projet long de plusieurs années.
Lepetitjournal.com : Comment vous est venue l’idée d’un nouveau magazine pour l’Afrique du Sud ?
Theresa Müller : Tout d’abord je suis Sud-Africaine, bien que j’aie vécu dix-sept ans en dehors de nos frontières. À mon retour, il y a huit ans, j’ai été frappée par le nombre de problèmes auquel le pays devait faire face, sans pour autant trouver d’informations pour changer la situation.
Par exemple, j’ai lu l’histoire d’un adolescent orphelin vivant dans un squatter camp, tout seul dans sa cabane, subsistant de potirons qu’il faisait pousser lui-même dehors… étudiant à la bougie pour finir son matric [dernière année de lycée en Afrique du Sud]. L’article était plus que bouleversant, mais il n’offrait aucune information concernant les ressources disponibles pour aider les enfants dans sa situation à s’en sortir – alors même que la communauté proposait des solutions pour les orphelins. Après avoir lu l’article, je me sentais désespérée mais aussi et surtout inutile. Les médias sont pleins d’histoires bouleversantes d’êtres humains souffrants à l’extrême, souvent déshumanisés ; or partir d’un certain moment, les lecteurs ferment leur cœur à ce genre d’histoires, deviennent moins sensibles, car c’est tout simplement trop dur à supporter. Après tout, que sont-ils censés faire ? De là m’est venue l’idée de ZA Difference : un outil pratique rempli de solutions est né… il y a huit ans. Mais c’est uniquement depuis un an que je travaille activement sur le projet. Et voilà le bébé !
Quels sont les principaux sujets abordés par le magazine ?
ZA Difference traite tout haut des sujets évoqués tout bas au sein de nos foyers. Des sujets que les médias évitent souvent, parce que trop difficiles ou douloureux, voire trop défiants politiquement pour être ouvertement abordés. Sensibiliser et mettre au courant : ce sont les maîtres-mots. Il s’agit aussi de briser les préjugés et de combler le fossé social : trouver les moyens qui permettent à chacun d’entre nous de créer le genre de société dans lequel nous voulons tous vivre.
Qu’est ce qui fait que ce magazine est « unique » selon vous ?
Et bien déjà il s’adresse à de multiples lecteurs. ZA Difference met en relief la critique de la situation pour les personnes marginalisées de façon à ce que les plus aisés puissent l’ « entendre »… et les premiers le liront puisqu’il s’agit de leur histoire. Je suis constamment surprise du large éventail de réponses données au magazine. Par exemple, le conducteur du camion qui a délivré notre quota d’exemplaires aux bureaux est venu me voir et m’a demandé s’il pouvait en garder un pour le lire. Certains enseignants-chercheurs nous contactent même pour offrir leurs services ! Comme je l’ai expliqué dans le premier numéro: « Bien que nous ayons peu de choses en commun les uns avec les autres, nous avons tous le même intérêt : le bien-être de notre pays – simplement parce que notre propre bien-être est lié à celui général ».
En quoi ce magazine pourrait intéresser les « non Sud-Africains » ?
ZA Difference donne un aperçu de la vie en Afrique du Sud de façon plus équilibrée que n’importe quelle autre publication existante, tout simplement parce qu’il offre une voix à la majorité de la population du pays, bien trop souvent muette.
En quoi acquérir un exemplaire peut contribuer à faire la différence ?
Evidemment, acheter le magazine aidera à soutenir l’entreprise. Mais à long terme, ZA Difference aidera surtout à la création de nombreux emplois pour des personnes non qualifiées qui pourront vendre le magazine à la criée ou au sein de leur communauté. Nous payons pour toute contribution et offrons une vitrine aux artistes méconnus, les photographes, les écrivains, les poètes… Nous luttons contre le fanatisme et l’ignorance par le biais d’informations et de solutions accessibles et réalistes avec lesquelles chacun peut s’identifier et se montrer compréhensif.
Le magazine est disponible au prix de R19,95 dans les Spar, les CNA, Exclusive Books, Aéroports et parmi certains « street sellers » (vendeurs à la criée)
Version introductive du magazine (30 pages au lieu de 70) disponible sur http://www.zadifference.co.za/
Evenement Facebook du lancement : http://fr-fr.facebook.com/event.php?eid=144988665553814
Mélina Huet – publié sur www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html – le vendredi 3 décembre 2010