Selon le rapport Ounisida (UNAids en Anglais) des Nations Unies publié fin Novembre, le nombre de personnes touchées par le virus du Sida aurait sensiblement baissé: une chute de plus de 33% sur les dix dernières années. Dans le monde, environ 33,3 millions de personnes vivraient avec le VIH. Le rapport révèle que l’Afrique du Sud fait partie des bons élèves en matière de progression.

« La prévention porte ses fruits et la recherche progresse »
C’est ce qu’indique le rapport mené conjointement par Onusida et l’Organisation Mondiale de la Santé ; un rapport qui couvre un total de soixante-trois pays. C’est non seulement le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH qui a décru mais également la mortalité liée au virus. En 2009, 1,8 million de personnes sont décédées de maladies liées au virus du Sida ; un chiffre inférieur de près d’un cinquième à celui de 2,1 millions cinq années auparavant.
Si fin 2008 l’Onusida estimait le nombre de personnes vivant avec le VIH à 32,8 millions alors qu’un an plus tard il serait passé à 33.3, c’est essentiellement parce que les gens vivent aujourd’hui plus longtemps avec le virus, du fait de l’élargissement de l’accès au traitement antirétroviral. Le nombre des nouvelles infections au VIH a cependant reculé de près de 20% en dix ans, un chiffre considérable, et les décès liés au Sida ont diminué de près de 20% sur les 5 dernières années Cinquante-six pays en particulier au moins ont contribué à stabiliser voire à réduire la proportion de ces nouvelles infections.
L’Afrique du Sud, l’un des acteurs-clés de la baisse mondiale
De 2001 à 2009, le nombre de nouvelles infections du VIH s’est stabilisé ou réduit de plus de 25% dans cinquante-six pays, dont trente-quatre sont des pays d’Afrique subsaharienne. Cette région reste celle la plus affectée par l’épidémie dans le monde : elle concentre 69% de l’ensemble des nouvelles infections à VIH.
Parmi les cinq pays affectés par les plus grandes épidémies de la région, quatre – l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe) ont réussi à faire baisser de plus de 25 % le nombre de nouvelles infections à VIH.
En Afrique du Sud, le pourcentage de nouvelles infections au sein du groupe des jeunes de dix-huit ans s’est beaucoup réduit : il est ainsi passé de 1,8 % en 2005 à 0,8 % en 2008. Parmi les femmes du groupe des 15 à 24 ans, il a chuté de 5,5 % à 2,2% entre 2003 et 2008. Des résultats essentiellement obtenus grâce à des campagnes d’information plus accrues ainsi qu’une disponibilité et une utilisation du préservatif en hausse.
Le rapport précise cependant que certains pays d’Afrique subsaharienne, dont l’Afrique du Sud fait partie, devraient augmenter significativement leurs campagnes de sensibilisation, parfois même inexistantes. Rappelons en effet que certaines personnalités de la majorité maintiennent encore que les chiffres du VIH touchant la population noire ne sont que de simples manipulations statistiques de l’opposition : des « chiffres-mythes » pour stigmatiser une certaine partie de la population dans une suite logique de l’Apartheid.
Personne non plus n’a oublié les mots du Président J. Zuma, polygame convaincu, se justifiant après avoir eu un rapport sexuel avec une femme séropositive en affirmant avoir « pris une douche » après l’acte. Des propos qui ont amusé le caricaturiste Zapiro, qui continue de représenter le chef d’Etat avec une douche au sommet de la tête, mais qui sont dangereux pour la sensibilisation générale aux risques de transmission du Sida. Une « mésinformation », voire une désinformation, qui pourrait coûter cher en termes de vies…
Mélina Huet – publié sur http://www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html – le jeudi 9 Décembre 2010