Dynamique issue de la société civile, Je Veux l’Europe a décidé de marquer les esprits pour son lancement officiel, le 23 janvier dernier. Prolongement naturel de la campagne allemande Ich Will Europa, l’e-initiative française a choisi la tribune de l’ESCP Europe, au lendemain du cinquantenaire du Traité de l’Elysée, pour proposer un débat sur l’amitié franco-allemande. C’est donc autour d’une symbolique forte que Je Veux l’Europe a pris son envol national, avec un objectif principal : réanimer le sentiment européen.
« L’amitié franco-allemande, moteur de la construction européenne »
A l’occasion du lancement de l’initiative, Jacques barrot, Jean-Dominique Giuliani, Philippe Herzog et Dominique Moïsi, tous les quatre parrains de Je Veux l’Europe, ont fait le déplacement pour débattre autour de ce thème, cinquante ans après l’acte fondateur d’une entente aujourd’hui célébrée.
Un débat sur la réconciliation entre deux nations, qui s’élargit cependant à mesure que le temps passe. Coopération industrielle, droits de l’homme, « rêve de civilisation » et élections européennes de 2014 sont autant de points forts abordés par les quatre intervenants. Un concert de mots orchestré avec brio par Antoine Kowalski, journaliste à Forbes, réglant les prises de parole comme du papier à musique.
Philippe Herzog, président de l’association Confrontations Europe, et Jean-Dominique Giuliani, Président de la Fondation Robert Schuman, ne manqueront pas d’aborder la question de la politique industrielle « à intégrer d’urgence dans l’agenda européen », tout en brassant de nombreuses autres thématiques.
« Il faut que l’Histoire avance »
Ce sont là les mots de Dominique Moïsi, ancien professeur à l’université Harvard et au Collège d’Europe. : « Il est important de distinguer Europe modèle et Europe action. La première fait toujours rêver ; nous devons être fiers d’un universalisme qui fait notre valeur ajoutée ! Mais l’Europe ne doit pas seulement être the place to be, elle doit aussi être the place to do ! ».
Comme en écho à cet encouragement et à l’issue du débat, c’est en présence de tous les partenaires de Je Veux l’Europe que le public s’est dirigé vers un buffet convivial, afin de poursuivre les discussions sur cette Europe en action autour d’un cocktail.
Ré-enchanter le sentiment européen
« Il faut penser autrement face au pessimisme ». Les mots d’Edouard Husson – directeur général de l’ESCP Europe – donnent le ton, à l’heure où la crise exacerbe les tensions et annule souvent le sentiment européen, même le plus profond. Il souligne ainsi la raison d’être de l’initiative Je Veux l’Europe, aussitôt relayé par Jacques Barrot. L’ancien vice-président de la Commission européenne n’a pas dissimulé son enthousiasme pour les initiatives citoyennes pro-européennes, en encourageant au passage la croissance de l’e-initiative française.
En cette année européenne des citoyens et alors que la crise bat son plein, cette initiative citoyenne et participative souhaite ré-enchanter l’idéal européen. « Le concept est simple, nous rappelle Guillaume Pol Lajaima, l’un des responsables de Je Veux l’Europe : diffuser sur internet, en quelques clics, des messages positifs sur ce que représente concrètement l’Europe pour ses citoyens ».
Portée par une plateforme internet associative qui propose également de nombreux textes sur l’Europe et le relai d’événements européens, l’initiative est parrainée par des grands noms de la Politique. Elle propose que tous, personnages publics ou anonymes, puissent dire avec simplicité pourquoi… ils veulent l’Europe.
Mélina Huet
LES MISCELLANÉES 